L' accueil de jour à Créteil
Un jeudi matin, notre groupe de reporters est allé à la rencontre de l'accueil de jour de Créteil. Ils nous rapportent ce qu'ils ont vu et ce qu'ils ont entendu.
Parmi ses diverses activités, l’équipe de Créteil propose un accueil de jour les lundi et jeudi matin. Quiconque peut venir prendre une douche, faire sa lessive et partager le déjeuner.
L’ équipe du jeudi se compose de trois ou quatre bénévoles-piliers dont Christine est la référente. Les menus sont élaborés ensemble pour le mois, puis Christine distribue les budgets afin de faire les achats et préparer les repas.
L’ambiance est familiale, l’autonomie encouragée. Les bénévoles et personnes accueillies s’appellent par leur prénom, se parlent et s’écoutent sans parti pris. Tout se partage : l’un met la table, d’autres débarrassent ou aident à faire la vaisselle. Chacun veille à ce que personne ne reste coupé du monde, en laissant de côté leur téléphone ou leurs écouteurs, par exemple.
Aujourd’hui l’accueil manque de bras pour assurer toutes les tâches : ménage, réparations, entretiens … dans un local qui s’use et se partage !
Adel, 55 ans, Tunisien, habite Créteil depuis 40 ans et fréquente le Secours Catholique depuis 35 ans. Il ne vient pas régulièrement, mais il vient depuis longtemps à l’accueil de jour du jeudi car il ne cuisine pas. Cela lui permet de partager les repas et de faire des rencontres. Il encourage aussi beaucoup de personnes à venir, et fait connaitre l’aide que le Secours Catholique apporte.
Bien qu’il soutienne l’action fraternelle de l’association, Adel reconnait librement que cette aide ne résout pas tout, malheureusement. Il existe toujours à ses yeux des gens qui ne sont pas corrects, qui donnent plus à certains qu’à d’autres.
Pour lui, la fraternité, c’est au travers de l’aide qui est apportée qu’il la trouve, sans exclusion : partager un repas, prendre une douche, dialoguer, rencontrer des personnes qui peuvent apporter des choses. Ce sont des aides, des soutiens psychologiques, cela remonte le moral.
Ce qui révolte Adel, c’est l’injustice. Il regrette que les règles qui nous rendent égaux et nous posent sur un même socle humain, ne soit pas appliquées, respectées, reconnues.
"Je vis à Boissy Saint Léger dans un petit studio de 33 m2 mais seul, je viens pour partager et pour rompre la solitude. Pour le reste ça va, avec ma pension militaire je m'en sors. Il y a huit ans, je fréquentais les petits déjeuners artistiques".
Gilles vit dans un local insalubre, une pièce humide envahie par la moisissure.
Gilles souffre d'un handicap.
Gilles a fait une demande de logement social, il est solvable, mais n'a rien obtenu.
Le ressenti de Gilles c'est qu'après 40 ans de travail, il est SDF, clochard.
Sa priorité : avant tout se laver, se changer à l'accueil de jour, être propre, digne, respectable,
Ce sont ces mots à lui.
Voici l'histoire de Gilles que j'ai rencontré.
Franck.
"Je viens à l'accueil de jour le lundi et le jeudi pour manger, me laver, me changer et surtout en premier lieu pour prendre une douche, pour être propre et présentable.
L'accueil de jour m'apporte d'autres choses, de la chaleur humaine, l'impression d’être écouté, considéré, les bénévoles sont adorables, y a pas à se plaindre.
Si j'avais une note à donner : 8/10.
J'ai une attente car j'ai un sentiment d’abandon de la part de l'administration , je suis un cas prioritaire depuis 3 ans.
A part des paroles, c'est tout un système à revoir."
Secours Catholique du Val de Marne - Reportage: Cyril, Lynda, Franck, Mise en ligne: Darina