Session de formation « Tous Acteurs »

Cette année, la délégation du Val-de-Marne a invité ses bénévoles, du 29 février au 2 mars, à découvrir un nouveau concept lors d'une session de formation «  Tous Acteurs » au Centre spiritain de Chevilly-Larue. 70 personnes ont participé à ces trois jours de formation, de ressourcement et de convivialité.

Le Groupe Reporter y est allé !

Après un café d’accueil dans la Salle Asie offert dès 9h, direction la Salle Tanzanie où se déroule la formation « Être Au Secours Catholique Caritas France ».

Animée depuis plusieurs années par Françoise (ancienne responsable de l’équipe de Charenton, mandatée CCAS ) et pour la première fois par Alessandra (responsable du groupe Communication), cette formation compte parmi les plus essentielles de l’association, car elle présente le cœur de la démarche, les valeurs, l’historique et les outils mis en place en son sein pour les bénévoles et les accueillis.

Assis les uns près des autres, derrière des tables disposées en forme de carré ouvert vers les animatrices, 12 participants, dont Catherine (Présidente de l’association), sont tout d’abord remerciés pour leur venue et leur participation. Chacun inscrit son prénom sur une petite pancarte devant lui, et pour commencer, des règles sont définies d’un commun accord :  confiance, confidentialité, respect, ouverture d’esprit et bienveillance.

Puis, pour donner le ton participatif de la formation, chacun et chacune répond à la question « Pour moi, le Secours Catholique, c’est… » dans un tour de parole aléatoire, pour expliquer son choix. Les réponses s’enchainent, et sont reportées en grand sur papier sur les murs : « Espoir », « Positif », « l’avenir », « l’enfant », « justice », « réussite », « fraternité », « épanouissement », « vivre ensemble » …

Une question en entraine une autre… tout comme les activités s’enchaineront au cours de cette première journée d’activité.

Au gré des animations, les mots continuent de fuser : « discrimination », « bienveillance », « diversité », « aider l’autre », « pauvreté », « transmettre », « intergénérationnel ».

Comment définiriez-vous le Secours Catholique en un mot ? certaines réponses questionnent, ouvrent le débat et la connaissance de ce que fait l’association : pourquoi « politique » ? pourquoi « plaidoyer » ? pourquoi pas « restaurer » ? et « coopérative » ? qu’est-ce qui vous gêne avec ces mots ?...

Étant membre du Groupe Reporter, j’ai la chance de pouvoir me glisser dans un autre groupe en cours d’activité : venez, je vous emmène dans la salle Guadeloupe, découvrir la formation animée par Bertrand (intervenant extérieur au Secours Catholique) « Mieux connaitre et accueillir les personnes en errance ».

Comprendre ce qu’est la déshumanisation, son évolution, les raisons du processus, savoir comment y répondre, comment aider ? voici tous les enjeux de la formation proposée par le Secours Catholique.

Où trouvons-nous les personnes en errance, autour de nous et dans quelles situations les rencontre-t-on ? Ils et elles sont hébergés par le 115, vont d’hôtel en hôtel, dorment à droite, à gauche, chez des amis, vivent dans des squats, dans les bois, dans des voitures…

Pour quelles raisons sont-ils en errance ?

Les sociétés d’aujourd’hui et d’hier mettent en lumière une diversité des réponses bien plus vaste, associées à des situations bien plus complexes qu’il n’y parait.

Souvent on pense que l’errance est de facto associée au « clochard », cette personne socialement inadaptée, qui vit sans travail, ni domicile, dans les grandes villes.

La matinée s’achève donc sur cette première partie, il est temps de prendre le déjeuner. Un moment de pause, de retrouvailles, et d’échanges, autour d’un bon repas chaud !

L’après-midi, c’est le choc avec le visionnage d’une vidéo…. À son titre, « Être vivant », on pourrait croire qu’elle célèbre la vie. Non ….

Elle retrace sur trois jours, le parcours d’un homme qui vit dehors. Au travers de ses yeux, la voix, qui pourrait être celle de son âme, raconte son état qui change, sa pensée, son rapport au monde qui l’entoure, son exclusion, de plus en plus marquée, par le bruit, le froid, l’absence d’ancrage, de contact. La nuit est tombée, le silence avec. Notre personnage progresse fixant les pavés sur son chemin, et son regard finit par se poser sur l’eau, au bout du quai. Il s’arrête et fixe l’eau. Plus de présent, plus de passé, plus d’avenir, plus d’abri, plus de chaleur, plus d’émotion, plus de rêve. Tout disparait.

La voix qui raconte dit : « au bout de ces trois jours, tu ne fais plus partie des êtres humains, tu fais partie des êtres vivants ».

Voici la déshumanisation, la façon dont un être, marginal, ou dans un moment de fragilité, va perdre, physiquement et psychologiquement, son sentiment d’être « humain », et lutter pour rester « vivant ». Il appartient au monde des vivants, il n’est plus un être humain comme les autres.

Être une personne en errance, n’est pas vivre comme un marginal. C’est être à l’écart de tout système qui permet d’être associé à l’humanité.

La rupture avec la société n’est pas un choix : la perte d’emploi, la perte du logement, la perte de liens familiaux ou le divorce, la perte de la santé, sont des engrenages sur lesquels prospère l’exclusion, et qui poussent vers un changement radical de vie.

La fin de l’après-midi se déroule de façon plus ludique.

Bertrand nous donne des exercices de jeux de rôles, ce qui donne libre court à des échanges, des témoignages, des questionnements : analyser des exemples, remettre en situation ce à quoi le bénévole est confronté pour aider à prendre le recul nécessaire, remettre en lumière l’humanité pour ceux qui s’en sont trouvés éloignés et coupés.