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Rencontre avec l'équipe d'Alfortville

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Cyril et Linda pour le groupe reporter, ont interrogé Odette, Catherine et Alain, bénévoles de l’équipe d’Alfortville. Dans un local accueillant, l’équipe qui a su réinventer sa manière d'agir pendant les confinements et propose à ceux qui frappent à la porte, un accueil, un soutien dans les démarches administratives diverses, et la participation aux ateliers de français, numérique, et aux sorties culturelles et conviviales.

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Un local et une équipe accueillants
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L'équipe du Secours Catholique d’Alfortville accueille les personnes en difficulté dans une maison lumineuse et bien agencée autour d'une salle d'attente, de trois bureaux, et d'une cuisine.  Dans ce local à cinq minutes de la gare Vert-de-Maisons, l’équipe se sent désormais comme “chez elle “ dans ce pavillon accueillant et sympathique. Écoutons-les .....

Cyril : Ici, vous faites beaucoup de choses !

Catherine : Nous ne sommes pas si nombreux à le faire, c’est le problème, et devons faire plusieurs activités. L'équipe est composée de sept bénévoles pour l'accueil-démarches. Véronique et moi sommes en co-responsabilité.

Alain : Il y a aussi six ou sept bénévoles qui animent l'atelier de français, et pour l'atelier numérique, nous serons deux.

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Un "accueil-démarches" et une écoute
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Catherine : Chaque rendez-vous d’accueil-démarches prend beaucoup de temps et génère aussi du travail après. Certaines personnes qui viennent sont capables de faire leurs démarches seules, elles ont juste besoin d’une orientation ou d’être guidées, mais il y en a d’autres avec qui il faut tout reprendre depuis le début et cela demande le temps de lire tous les papiers et de comprendre la situation. C’est la raison pour laquelle Véronique, qui est encore en activité, m’a demandé d’être coresponsable avec elle.

Odette : En "accueil-démarches", les demandes sont très variées. Des personnes viennent pour établir des demandes de logement, remplir des dossiers de retraite, des déclarations d’impôts …. et toutes les demandes de titres de séjour. C’est particulier, j’ai fait un peu de droit civil et de droit des affaires, je n’ai aucune connaissance du droit de la famille et du droit des étrangers, je découvre au fur et à mesure

Alain : Il peut aussi y avoir des demandes de chèques-service. Il ne s’agit pas de devenir distributeurs de billets mais d'accorder des secours financiers à bon escient. Tous les jeudis soirs, nous évaluons en visioconférence les demandes que nous avons reçues en "accueil démarches". Quand on décide de ne pas répondre à cette demande, nous argumentons auprès de la personne. Lorsqu’on accueille les gens, on souhaite les rassurer, mais nous ne connaissons pas tout de leur situation juridique et autre. Quand nous trouvons une réponse, nous échangeons nos informations, pour pouvoir progresser. Parfois on peut aussi les accompagner physiquement dans certains lieux.

Catherine : ça c’est un volet important. Si une maman ne parle pas français, nous l’accompagnons pour inscrire son enfant  à l’école ou pour d’autres démarches.

Alain : Cela nous arrive de temps en temps, et je peux vous dire que la CAF, la préfecture, ces lieux-là, on commence à connaître !

Catherine : J’en reviens à une chose importante. Nous devons écouter attentivement pour “débroussailler” la situation, bien souvent les gens viennent nous voir en demandant quelque chose, mais en fait, ce n’est pas le vrai nœud du problème… il faut dérouler la pelote et vraiment appréhender la complexité de leur situation qui est souvent très compliquée, ou parfois, ça peut être quelque chose de simple à dénouer en amont mais on doit prendre le temps d’écouter et il est vrai qu’on a vu des personnes nous dire que ça leur faisait du bien qu’on les écoute, enfin du « bien »… Quand on est "sans papiers", on ne va pas expliquer à tout le monde pourquoi on se retrouve ici, dans ce pays, … c’est très délicat et il faut se souvenir qu’ils sont dans une situation plus complexe qu’il n’y paraît, il faut être très à l’écoute.

 

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Des ateliers variés
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Alain : En plus de "l’accueil-démarches", nous proposons la participation à un atelier de français qui se déroule plusieurs fois dans la semaine. Avant le premier confinement , nous avions créé des ateliers Couture et tricot mais le local est trop petit pour respecter les restrictions de distanciation physique. Nous venons de d'initier l’atelier Numérique, ouvert aux personnes qui n’ont pas d’ordinateur ou qui ne savent pas utiliser le leur. Ce sont souvent des femmes dont les enfants savent l’utiliser mais pas elles. En ce moment, nous leur présentons les fonctions basiques d’Internet.

Linda : Comment fonctionne l'atelier Numérique ? Y-a-t-il des personnes qui s’inscrivent ? S’agit-il d’un groupe de travail ?

Catherine : L’atelier numérique se déroule le lundi après-midi, en dehors des démarches administratives .

Linda : Et l’atelier de français ?

Alain : Initialement nous avions proposé des cours de français de tous niveaux, cela allait des personnes qui ne savaient pratiquement ni lire ni écrire, jusqu’à celles qui se débrouillaient très bien, jusqu’à faire des analyses de textes. Nous avions trois à quatre niveaux. Mais pour respecter les règles sanitaires, nous multiplions le nombre de groupes, et par groupe, nous diminuons le nombre de participants, nous recevons surtout des personnes débutantes.

Odette : Il a lieu une fois par semaine, une heure et demie. Je les fais lire, parler, écrire aussi, parce qu’il faut qu’elles y arrivent, et puis je leur donne un peu de travail à faire pour la fois suivante, pas trop non plus, parce que je sais qu’elles ont aussi d’autres activités, mais pour qu’elles restent dans le bain, qu’elles n’oublient pas trop, tout ce qu’elles ont lu d’une fois sur l’autre .

Linda : En dehors de ces deux  activités, en avez- vous d’autres ?

Alain : Nous organisons des sorties ou des pique-niques. Actuellement, nous multiplions les visites dans Paris. Vous en avez déjà fait au moins deux depuis la reprise, je crois ?

Odette : Oui, au Panthéon, et pendant les Journées du patrimoine en septembre. Cela leur a bien plu. Pour la visite du Panthéon, j’ai fait appel à mes connaissances....je pense que cela leur a plu. À la suite de la visite, nous avons goûter au Jardin du Luxembourg.

Catherine : Il faut savoir qu’au moins 90 % des personnes qui viennent nous voir sont étrangères, elles ont été bien intéressées par le Panthéon. Me concernant j'ai été marquée par la connaissance de tous, du plus petit au plus grand de Victor Hugo ! 

Linda : Vous êtes assez dynamiques pour arriver à faire des sorties ! Quel public avez-vous ? C’est un public fidèle ou y-a-t-il des nouveaux ?

Alain : Actuellement quelques nouveaux arrivent mais il y en beaucoup que nous connaissons depuis des années et des années.

Catherine : C’est souvent par vague..

Alain : On a 80 % de fidèles, et puis 20 % de nouveaux, à peu près.

 

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L’expérience du confinement
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Catherine : Durant les confinements, tout était ralenti, les activités conviviales et collectives avaient dû être arrêtées. Par ailleurs, nous avons rencontré beaucoup de personnes pour la première fois. Pendant cette période, la mairie nous avait demandé de contribuer à la distribution alimentaire en partenariat avec la Croix Rouge. De nombreuses personnes nous ont appelés, c’est ainsi que notre permanence téléphonique a commencé car tous les services administratifs étaient fermés, nous n’avions plus de contact avec leur assistante sociale… c’était très très compliqué.

Linda : Ces personnes ne peuvent s’adresser à personne d’autre ?

Catherine : Par exemple, certaines profitent à la fin des marchés, des récoltes de l’association Tentes des Glaneurs, mais pendant le confinement, il n’y avait rien, les marchés étaient fermés. Cela a été terriblevraiment dur. Il y avait des personnes qui appelaient, et qui n’avaient vraiment rien, rien à donner à manger à leurs enfants.

Odette : Également des personnes que nous n’avions pas vues depuis un certain temps, qui se débrouillaient, qui arrivaient à s’en sortir, nous ont de nouveau appelés en nous demandant si nous ne faisions pas de distribution…., « parce que je n’ai plus rien, je ne sais pas ce que je vais donner à manger à mes enfants… » c’était vraiment très dur.

Linda : Avant, vous n’aviez pas de permanence téléphonique ?

Catherine : Les personnes venaient spontanément et nous les recevions deux matinées par semaine, cela fonctionnait bien.

Odette : Nous proposions du café, des petits gâteaux…., les personnes discutaient entre elles avant qu’on les reçoive, c’était très convivial, hélas c’est terminé à cause toutes les restrictions qui ont été imposées. Nous avons donc pensé à la permanence téléphonique pour permettre aux personnes de venir sur rendez-vous.

Linda : Vous avez bien rebondi !

Catherine : En fait, nous n’avons pas eu d’autres choix.

Odette : Comme la plupart des personnes accueillies sont étrangères, souvent sans papiers, et vivent de petits boulots elles se sont retrouvées sans ressources. Nous avons essayé de trouver des solutions.

 

 

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Auteur et crédits
© Secours Catholique du Val de Marne - Caritas France / Propos et photos recueillis par Cyril Bredèche et Linda Dayde